En juin dernier, Uber a décidé de mettre à l’écart son directeur général, Travis Kalanick qui fut pourtant son fondateur. Soumis à une forte pression, ce dernier a présenté sa démission en raison de résultats insuffisants. La faute en partie due à une concurrence qui avance, grignote des parts de marché voire devance Uber dans certains pays. C’est le cas par exemple de l’application Didi, premier service de VTC en Chine.
Didi, le Uber chinois devenu plus puissant qu’Uber
Le nom de Liu Qing ne vous dit probablement rien, et pourtant cette femme d’affaires chinoise a réussi à détrôner le géant américain Uber sur le marché des VTC chinois, véritable success story dans le domaine des start-ups. La fibre entrepreneuriale est une histoire de famille pour Liu Qing dans la mesure où elle est la fille de Chuanzi Liu, le fondateur de Lenovo, la plus grande entreprise de technologie en Chine. Baignée dans le monde des nouvelles technologies depuis son plus jeune âge, c’est sans surprise qu’elle intègre les universités les plus prestigieuses, telles que la Peking University et la Harvard University, où elle y a étudié de manière intensive l’informatique.
Elle a réussi à faire échouer Uber en Chine, grâce à la fusion entre Didi Dache et Didi Kuaidi, les deux plus grandes applications de VTC en Chine, aboutissant à la création de Didi Chuxing. Initialement sur le marché des trajets en taxi, la nouvelle application s’impose peu à peu sur le marché des trajets en « voitures privées ». Les chiffres parlent d’eux-mêmes : comptabilisant près de 1,5 milliards de trajets en 2015, Didi Chuxing a réussi à dépasser, entre autres, Airbnb, Snap ou encore Pinterest, avec une valorisation de plus de 33 milliards de dollars. Un mois plus tôt, l’entreprise chinoise avait même racheté l’activité d’Uber Chine après un an et demi de concurrence acharnée et de rudes négociations, la valeur totale du groupe ainsi créé s’élevant désormais à 35 milliards de dollars.
L’entreprise a également réussi à se diversifier, en offrant de nouveaux services à ses clients : système de covoiturage de courte distance pour aller au travail (Hitch), service de bus privés qui empruntent les trajets les plus populaires parmi les utilisateurs de l’application, embauche de chauffeurs pour sa propre voiture etc. Le succès de Didi est indéniable en Chine ! La société chinoise a su tirer profit de son écosystème chinois et des opportunités qu’il lui a offertes.
L’écosystème de croissance : la clé de tout
L’écosystème dans lequel s’inscrit l’activité d’une entreprise est primordial dans la mesure où il détermine les opportunités qui s’offrent, ou non, à cette entreprise:
- Les opportunités offertes par le marché local et son environnement
- Les caractéristiques de ce marché
- Les ressources offertes par le marché et ses acteurs
- Les investisseurs
Des conditions favorables, avec une synergie entre les différentes initiatives et une complémentarité entre les institutions présentes, permet de développer un écosystème de croissance. Ce dernier est essentiel pour la réussite de l’entreprise. Cet écosystème doit permettre aux entreprises, en particulier les startups, d’avoir accès à des financements. En outre, des marchés, donc une demande, doivent être également accessibles pour les entreprises afin que leur offre réponde à une demande. Enfin, les entreprises doivent pouvoir bénéficier de supports afin de leur permettre au mieux de répondre à la demande du marché.
Ainsi, l’écosystème de croissance se caractérise par la présence de multiples facteurs indispensables à la réussite des entreprises. Alors un cercle vertueux peut se mettre en place, profitant à tous.
Conclusion : Quelles seront les prochaines licornes françaises ?
Difficile de prédire l’avenir mais il est certain que de nouvelles startups, notamment françaises, arriveront à profiter d’un environnement si celui-ci est favorable. Tout dépendra donc de l’évolution de notre écosystème, permettant la croissance d’entreprises ou non.